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| Sujet: I scream at the full moon Mer 2 Nov - 11:28 | |
| JULII, Lucius Octavius | | 51 ans
LYCAN | Children of the moon
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La vie était imprégnée d'une odeur excitante, haute en couleurs : l'ambition... La vie est une palette de couleurs. Sa richesse de surprises et d’imprévus permet à l’être humain de se laisser guider par l’une des innombrables émotions qui lui est possible d’adopter. Amour, haine, joie, tendresse, surprise, méfiance, tristesse, moquerie, hypocrisie, colère, …
Mais en cette veille de Noel, alors qu’une pluie de flocons battait de son plein dans une région avoisinant Paris, une émotion bien particulière allait jaillir au sein du prestigieux manoir des Sombregards. La raison qui provoqua cette vague déferlante de joie dans l’âme du couple de Sombregard : la naissance de leur héritier…autrement dit, la naissance du jeune Lesthat, petit garçon à la santé bien solide qui promettait d’être un jeune homme fort et de bonne constitution.
« Oh Lesthat, comme tu as grandi depuis notre dernière rencontre ! Tu n’étais pas plus grand que ça quand je t’ai vu pour la dernière fois »Je saluai chaleureusement le cousin de son père, le sourire aux lèvres. Aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres, non car nous étions le 25 décembre, le jour de Noel ! Autrement dit, comme chaque année, toute la famille de Sombregard ainsi que des proches cousins étaient invités à venir fêter ensemble ce soir magique, à venir savourer de la bonne cuisine et festoyer jusqu’au petit matin. Alors que l’horloge du grand salon, où une petite foule commençait doucement à se réunir, venait d’annoncer 18h00. Le jeune héritier de la famille que je suis opta pour aller jouer un morceau de musique pour passer le temps et histoire d’occuper les esprits de sa chère famille. Habillé d’un costume noir par-dessus une chemise blanche, je me fondai dans le paysage comme la cigogne se confondrait dans des moutons de nuages. Une fois assis devant le clavier de mon Steingraeber & Sohn, un piano de renom, un 138 K qui a toujours su faire déferler mes émotions à travers les cordes de l’instrument, serein, je commençai déjà à promener amoureusement le bout de mes phalanges sur les touches du clavier, je les effleurai d’une caresse aimante avant d’entamer un morceau de Frédéric Chopin écrit dans les années 1830 : Nocturne, Op9. Aussitôt que le piano débuta son chant mélodieux sous mes doigts d’artiste, le salon cessa d’être animé par autant de brouhahaha et pendant un instant, un profond silence s’installa au sein de la vaste pièce. Seule la mélodie que je jouai habilement rompait ce silence, laissant bien des invités pantois. Mes parents et mon oncle quant à eux m’observaient depuis un coin de la pièce avec cette lueur qui mêlait fierté, admiration et amour. Puis des chuchotements commencèrent à émerger et tout doucement, les discussions reprirent bien que je devinais nombreux regards posés sur moi. Cette brûlure au niveau de mon cou ne laisser planer aucun doute là-dessus. La musique, amante fidèle, compagne éternelle, était le berceau de mon âme. Je me complaisais chaque jour à jouer les morceaux de mes auteurs préférés. Cette passion frénétique qui embrase mon cœur de mille émotions, elle me décharge du fardeau de soucis et libère en moi ce raz de marée de désirs brûlants, de rêves étourdissants et d’ambitions folles. Une fois que j’eus joué les dernières notes, plongeant la pièce dans une ambiance morne comblée par les paroles des invités, je sentis une main amicale se poser sur mon épaule. Une légère pression qui me fit frissonner. Damne ce que je suis sensible de épaules, et mon oncle le sait très bien pourtant ! « Toujours aussi doué mon cher filleul, mais que dirais-tu de venir faire la discussion avec les gens de ta famille qui jalouseraient presque ce piano de t’avoir pour compagnie »souriait l’adulte de ses dents blanches éclatantes. J’acquiesçai, souriant à l’idée d’aller discuter avec la charmante Louise qui venait justement d’arriver, accompagnée de ses parents. De mon âge, elle était une cousine fort éloignée et qui ne me laissait pourtant pas indiffèrent. Sa beauté n’avait d’égale que son intelligence et cette belle cigogne avait plus d’une fois égarer mon esprit dans les limbes du désir. Nous étions tous deux étudiants en 1er année de médecine. Louise était la femme qui m’était promise comme épouse, et ce, depuis que nos parents respectifs s’étaient mis en accord des années plus tôt. Lorsque Louise arriva à ma hauteur après avoir délaissé ses parents et moi mon oncle, je ne réprimer un sourire galant alors qu’elle me fit la révérence comme les nobles dames d’autant. « Louise, je me languissais de votre absence. Cela fait combien de temps que nous ne sommes vus ? Une semaine ? » La gente dame rit de bon cœur à mon humour. Comme le Roméo des contes légendaires, je m’emparai d’un geste délicat de sa main nue et blanche pour en marquer le dos d’un baiser chaud et sucré. « Toujours aussi charmant Lesthat, mais ne devrions nous pas rejoindre la salle à dîner ? Il me semble que nous sommes soudain bien seuls dans ce petit salon »souriait ma mie, le regard envoutant. Je me rendis seulement compte alors que tout le monde était à présent à table dans la salle voisine et que moi, bête et âne que je suis, je m’étais une nouvelle fois laissé guidé par ce reflux d’émotions troublantes. « Ah, hum…vous avez raison. Je vous en prie » Je laissai passer la jeune femme aux longs cheveux roux légèrement bouclés avant de la talonner discrètement pour nous rejoindre le reste des invités. « Voilà deux tourtereaux qui ne semblent pas pressés de manger »chantonna mon oncle sans une once de discrétion. Tandis que je le foudroyai d’un regard amical, je vis Louise rougir jusqu’aux oreilles avant d’aller rejoindre une place vide à côtés de ses parents. Quelle tendre réaction. Je fis de même en prenant place aux côtés de ma mère qui me berça d’un regard tendre et malicieux. « Oh ça va hein ! »ne pus-je m’empêcher de lâcher d’une petite voix devant le regard de maman poule dont elle me couva. Et dire qu’un an plus tard, je m’unissais à ce trésor des désirs perdus, dans les liens sacrés du mariage. La naissance d'une merveille...
« C’est une fille » Entendre ces trois petits mots sortir de la bouche ridée du docteur provoqua en moi un bonheur sans frontières, un raz de marée d’émotions bouleversantes qui réussirent un provoquer une seule et même action : me faire sourire comme jamais auparavant. J’étais devenu père et ma douce Louise respirait tranquillement la vie sur le lit conjugal, exténuée après cette longue et éprouvante épreuve dont je ne serai jamais la victime. Le petit bambin de chair rose propre enroulé dans un drap blanc propre poussait des petits cris caractéristiques et je ne pus m’empêcher de venir déposer un baiser rempli d’amour sur son petit front chaud. «Lesthat… » Un murmure délicieux, un chuchotement rempli de tendresse. Je me tournai doucement vers le lit sur lequel reposait mon épouse. Elle avait son regard posé sur moi, ses prunelles d’un bleu gris accrochés aux miennes. La rejoignant sans remuer de trop le petit bébé qui dormait paisiblement dans le cercle de mes bras, je déposai ma fille sur sa maman qui la choya à la seconde où elle la reçut dans ses bras. Le docteur s’était éclipsé de la chambre aussi discrètement qu’une ombre et nous étions à présents seuls, tous les trois. « Alors, quel prénom souhaites voir notre fille porter ma chérie ? » Les doigts d’une de ses mains libérées vinrent s’enrouler amoureusement avec l’une des mienne et je baisai chacun de ses doigts avec une passion frénétique. « Que dis tu d’Ambroise ? » Le bébé poussa un petit cri égayé au même instant qui m’arracha un sourire. « Ambroise, c’est un joli prénom…» L’une de ses mains vint caresser les contours forts marqués de mon visage. Le contact de sa peau douce et brûlante contre la mienne, son regard captant mes yeux verts amoureux, son expression m’arrachant sur un sourire sur mes lèvres charnues, par tous les saints, que je l’aimais. Oh oui, et d’un amour brûlant. Chaque jour était rempli d’un amour qui jamais ne me lasserai et je bénissais le ciel de chérir d’un sentiment aussi fidèle et juste un être qui représentait tout pour moi. « Elle va en hérité à son tour ? » La question de Louise me prise au détour, mais je finis par acquiescer d’un hochement de la tête, serein. Par réflexe lorsqu’on parlait de ce sujet, je portai une main à mon œil pour en caresser les contours avant de soupirer. « Comme chaque héritier de ma famille, de notre famille, Ambroise deviendra la prochaine Drakhaoul et elle héritera de l’œil du dragon… » Louise me couva d’un regard chargé d’espoir et d’admiration. « A ses 18 ans…elle héritera de l’œil du Jagan. Prions pour qu’elle en fasse bonne usage…au moment voulu. » Alors que j’avais courbé l’échine de mon dos pour poser un regard curieux vers l’enfant qui s’était à présent endormi sous les arômes de lavande dont les draps étaient imprégnés, je sentis une main se glisser sous mon menton lisse pour le relever. Louise m’obligea, par cet acte, à capturer son regard confiant « N’aie crainte mon bien aimé…si elle a hérité de ton sang, si son caractère se confond au tien, tu n’as point d’inquiétude à te faire. » Elle réussit à dissiper ce voile de doute qui venait d’embrumer mon esprit pendant un tiers de seconde. « Calme, sage, assidu, juste et fidèle, un homme comme toi ne devrais pas s’inquiéter de ce qui pourrait advenir de notre enfant…si elle grandit avec l’amour que nous lui témoignerons »
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« Ambroise, que fais-tu donc perché sur cette branche ? » Après de longues et frénétiques recherches, je finis par la retrouver caché dans les feuillages du vieux chêne planté au milieu du parc. Elle tenait un livre entre ses mains et plongée dans sa lecture avec un sérieux qui lui est caractéristique, elle ne sursauta pas d’un poil lorsque je la hélai d’une voix faussement indignée. « Oh père…vous êtes aussi bruyant qu’un sanglier lorsque vous marcher » Cette petite moquerie me fit sourire. Mains sur les hanches, je la fixai avec une attention toute particulière. « Jeune fille, veuillez maîtrisez ce qui sort de votre bouche si vous ne voulez pas être flagellée d’heures de mathématiques supplémentaires »lui lançai-je, sachant pertinemment que cette petite menace amical lui ferait bouger ses fesses à la vitesse de l’éclair. Comme prévu, Ambroise ferma non sans ménagement son livre et me fixa d’un air qui semblerait presque outré. «Je ne vous savais pas capable d’espièglerie père, prenez garde car je suis plus douée que vous en la matière »glissa t’elle de sa langue habile tout en se laissant tomber délicatement de l’arbre pour atterrir aussi agile qu’un chat sur l’herbe fraîchement coupée du sol. «Feignez l’outrance ne marche plus avec moi ma chérie. Allez, viens donc prendre le bras de ton pauvre père calomnié par sa propre fille, les pâtisseries de ta mère ne fera pas long feu face à la gourmandise légendaire de tes cousins » La jolie fleur vint se coller contre moi et s’emparer de mon bras, joyeuse et belle comme sa mère. « Dépêchons nous alors, je ne voudrai pas rater les succulents mets que mère nous a préparé» Nous rîmes à gorge déployée tout le long du trajet qui nous mena jusqu’au manoir dans lequel la famille festoyait déjà depuis une bonne heure. « Au fait, Lucian est aussi là… » Ambroise releva vers moi un regard surpris avant que des rougeurs n’apparaissent sur ses pommettes blanches. « Voyons père…n’allez pas imaginez que… » Je ne pus retenir un rire devant l’image de la vierge effarouchée qu’elle adopta. Bon dieu, qu’est-ce qu’elle pouvait ressembler à sa mère par maman. Des siècles d'existence ne suffiraient à refermer une plaie aussi béante... « Puis-je t’enlever ma fille Lucian ? Le père a tout de même droit à une danse avec sa propre fille » Quand Lucian et Ambroise m’entendirent clamer joyeusement ces mots qui ressemblaient fort à un caprice enfantin, ils ne purent que sourire. La jeune femme belle et épanouie qu’est ma fille se détacha de son époux en lui glissant quelques mots que je ne pus entendre. Je la cueilli dans mes bras avant de la guider au milieu des couples d’autres danseurs au milieu de la grande salle de réception. Famille, cousins, amis proches, tous avaient été conviés à cette réception qui fêtait les épousailles de ma fille. Le mariage avait eu lieu en ce début d’après midi et nous fêtions cet évènement dignement. « J’espère que notre couple ressemblera au votre père…vous qui êtes toujours aussi amoureux de mère alors que bien des années se sont écoulés, vous qui ne vous êtes pas un seul jour lassé de cet amour…du moins en apparence car je ne peux deviner ce qui se passe toujours dans votre esprit si énigmatique » Moi, énigmatique ? C’est nouveau ça… Devant mon regard intrigué, la mariée rit. « Vous êtes bien plus difficile à déchiffrer que Lucian…je dois dire que j’en suis soulagée, il n’est rien de plus horrible que ne réussir à discerner complètement quelqu’un » Nous continuâmes à danser l’un contre l’autre. « Mais n’est-ce pas ce qui fait le charme d’une personne ? Ne pas le connaître dans son entièreté, se voir réserver des belles surprises, des attraits qu’on ne soupçonnait pas chez cette personne ? »lui murmurai-je sans lâcher son regard. Elle m’observa de cette expression curieuse et intriguée avant de sourire…un sourire qui équivalait à un hochement de tête, mais je la connaissais pour savoir qu’elle ne faisait jamais de gestes excessifs. Il suffisait de la connaître, comme de connaître sa mère pour la comprendre. « Je me.. » Mais je n’eus pas le temps de finir ma phrase que les vitres des grandes fenêtres se fracassèrent. La musique s’arrêta aussitôt alors que tous les invités et moi-même y compris nous retournâmes brusquement vers les débris de verre qui tombèrent en une pluie blessante sur nous. Emporté par cette cascade de morceaux de verre tranchants, je vis des hautes silhouettes grises rebondir sur le sol. Puis les hurlements assourdissants qui déchirèrent la douce quiétude de la salle annonçaient bien des tourments pour la suite des évènements. Ces cris, des hurlements de bêtes, j’ai cru à une mauvaise farce avant de croiser l’un de leurs regards…c’étaient des bêtes irréalistes. Leurs petits yeux transperçant, leurs canines pointues et aiguisées, leurs reniflements frissonnants, tout chez ces êtres transpirait l’horreur et l’effroi. Etaient-ce des loups ? Non, on aurait dit un croisement entre loup et l’homme… Un loup garou me direz-vous ? Mais cette idée était tout simplement absurde….et pourtant… « Ambroise, fuis avec ta mère, va te cacher ! » Alors que je la voyais se glisser dans la foule qui se dirigeait vers les portes de la salle, je vis des corps tomber, du sang exploser sous les morsures violentes de ces monstres. Et je ne pus rien faire pour aider ces pauvres gens. J’étais impuissant. Ils étaient bien une dizaine et l’un d’entre eux s’intéressa bientôt à moi. Pourtant, la première vague étaient passés devant moi, m’ignorant royalement, sans que je ne puisse en déterminer la cause. Effrayé, tremblant de la tête aux pieds bien que je sentais la fin approcher, je sentis un poids s’abattre sur moi, me coupant le souffle et me broyant les côtes. J’étais prisonnier de ces pattes, étalé sur des débris de verre qui me transperçait la peau. Je ne sentais plus mes jambes qui étaient littéralement écrasés sous le poids dangereusement lourd du canidé. La gueule du monstre était à peine à quelques centimètres de mon visage et je l’entendais me renifler avec exagération. Avais-je une odeur répugnante, mystérieuse, ou qui lui était inconnue ? Pourquoi s’obstinait-il à me renifler de la sorte ? Toutes ces questions pouvaient paraître inutiles en vue de ma situation. J’aurai plutôt du me questionner sur la façon dont j’aurai pu sauver ma peau…mais lorsque la bête décida d’ouvrir sa gueule béante, soufflant ainsi son souffle putride contre mon visage, je ne pus qu’admettre l’inévitable : j’allais mourir. Mais alors que je vis la faucheuse commencer à s’abattre au-dessus de ma tête, un grognement puissant stoppa l’élan de mon bourreau… Je ne sus ce qui se passa par la suite mon esprit s’enfonça dans les limbes de l’inconscience..
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Ils étaient tous morts. Personne n’a été épargné, pas même ma famille. Ambroise, Louise, Lucian, ils avaient tous péris. Ca fait maintenant trois ans que ça s’était passé et je n’arrive toujours pas à évacuer cette douleur qui me poignarde le cœur. Les deux petits trous sur mon omoplate témoignent de cette triste réalité. Je n’ai pas souvenir de ce qui s’est passé après m’être évanoui cette nuit là, mais Gabriel, le chef de la meute qui a décimé ma famille, m’aurait juste mordu avant que Rafael ne me prenne pour son repas. Une simple morsure. C’est mon don pour changer ou masquer mon odeur et celles des autres qui m’aurait sauvé. Un talent dont j’ignorai l’existence…mais aujourd’hui, je regrettai de l’avoir car tous son morts sauf moi. Pourquoi dieu m’a-t-il épargné ? Vivre dans la douleur et la tristesse…quelle pénible épreuve. Quand je me suis réveillé trois jours après le massacre, je n’étais plus dans mon manoir, mais dans le château de la meute ‘Croc d’Argent’ et Gabriel en était le propriétaire. La perte de mes proches provoqua cette haine réaliste en vue des circonstances, mais aussi une grande faiblesse. C’est comme si j’avais perdu toute ma vitalité en une nuit. Qu’est-ce qui s’est passé en vérité ? Et bien, j’avais été transformé par Gabriel. La transformation a épuisé toutes mes forces et je dois dire que la sensation que j’ai ressentie dans les mois qui ont suivis a été très désagréable. Mais Gabriel, malgré toute la colère que j’avais pu nourrir à son égard, m’avais pris sous son aile devant les comportements assez hostiles et méfiants des autres membres de la meute. Je dois dire que je n’ai jamais compris ce lycan…j’avais beau lui cracher à la figure, me tenir à une certaine (lointainee) distance de lui, il s’était borné à me prendre en affection et encaissait toutes mes insultes à son égard sans broncher. Non mais allez comprendre une telle personne ! Moi j’ai renoncé à essayer de discerner son caractère… Mais je ne parviens pas, malgré tous les efforts que je pourrais déployer pour le faire, renoncer à oublier ce qui s’est passé qu’ils sont tous les assassins de ma meute. C’est un fait qui m’empêche de m’intégrer correctement au sein de la meute et ils le savent tous… Gabriel se doute que je ne resterai pas longtemps…
Plongé dans ces sombres et inlassables pensées, je regardai le crépuscule du sommet de la petite colline, silencieux. Les bras croisés contre mon torse, j'écoutai les bruits de la nature, cette effusion de sons délicieux et apaisants. « Lesthat... » Je reconnaîtrai cette voix entre mille. Ayant senti son odeur s'amplifier à mesure qu'il m'avait rejoint, je ne fus pas surpris de l'entendre parler si près de moi. « Que veux-tu Gabriel? » Il demeura silencieux, si bien que je finis par me détourner du splendide paysage pour l'avoir dans mon champ de vision. Il finit par sourire et s'approcha de moi jusqu'à passer un bras autour de mes épaules pour se coller à moi. « Je veux que tu viennes chasser avec moi...les autres sont déjà partis. » J'avais fini par accepter les gestes rapprochés et fort explicites de Gabriel. En tant que chef de meute, il avait peut-être possession de mon corps, mais pas de mon âme...c'est un privilège que je n'aurais jamais accepté à lui offrir. « J'irai chasser demain... » Il soupira. « Seul... » Je pus deviner un sourire sur ses lèvres alors que je détournai les yeux vers le soleil couchant. Il est grand temps de reprendre les devants Ambroise vivante. Qui l’eut cru ? C’était cette nouvelle qui m’encouragea à quitter la meute définitivement. La meute ne broncha pas si ce n’est Gabriel qui avait essayé de me retenir. Mais il ne devait pas oublier que pour moi, il resterait l’assassin de ma famille. Bref quand j’eus appris que ma fille était vivante, je ne vous cache pas la joie douloureuse qui m’avait estropié ce jour là. J’étais tombé par hasard sur elle alors qu’elle chassait un vampire. Oui vous avez bien entendu, elle chassait ces sangsues sans frayeur. Quelle surprise ! J’appris plus tard qu’elle était membre d’un ordre d’humains qui combattaient les créatures. Pourtant, jusqu’à présent, j’avoue n’avoir jamais eu le courage de me manifester. Quel lâche je faisais…et pourtant, j’étais si désireux de la serrer dans mes bras, de la couver d’amour, à nouveau. Quand elle fut transformée par ce Berlinois, un vampire de réputation avec un caractère lunatique, je crus défaillir à nouveau. Dieu que j’ai maintes fois rêvé de tuer ce vampire…mais la violence me répugne bien que j’ai développé au cours de ces dix dernières années une puissance étonnante, même sans devoir me transformer. Je n’ai pas assisté à sa transformation, mais lorsque j’ai senti une odeur de vampire rôder dans le périmètre où je rôdais, j’ai aussi masqué mon odeur et je n’ai pas bougé d’un cil. Alors que j’étais caché dans un secteur buissonnier, elle est passée devant moi, émanant cette odeur caractéristique des vampires qui se nourrissent de sang animal… *Ambroise ?* Oui, c’était bien ma fille, mais transformée…que s’était-il passé ces dernières semaines ? C’est ce fait qui m’empêcha définitivement d’aller à sa rencontre… Non pas que je haïsse les vampires, à vrai dire toutes créatures m’indiffèrent. Je base mon opinion sur la personne elle-même et non pas sur son espèce. Mais apprendre que son père est encore en vie, mais devenu loup garou…je crois qu’elle n’aurait la force de l’accepter. Peut-être est-ce que je doute un peu trop, peut-être est-ce que je suis un lâche…mais j’ai décidé de ne pas refaire apparition dans la vie de ma fille…pourtant, les derniers évènements l’ont placé dans une position dangereuse et les ennemis de ma fille pourraient bien vite devenir mes ennemis, car je la vois de plus en plus emmêlée dans les filets de ses adversaires… Prénom/Pseudonyme;; *-* Âge;; 20 ans Fille ou Garçon;; Girl ^^
Comment es-tu arrivé sur le forum ?;; Par l'intermédiaire de Delilah et Ambroise Qu''est ce qui t''a motivé à t''inscrire ?;; Le contexte Le forum sur une échelle de 10;; 9/10 Des suggestions pour l''améliorer ?;; Pas pour l'instant...^^
Avatar;; David Gandy PV;; [x] Oui [] Non Code du règlement;; Omnia Romae Venalia Sunt Exemple de post;; - Spoiler:
L’aube se lève, je sens les rayons tomber en filets irréguliers sur moi, après avoir transpercé les feuillages de leur lumière. La brise matinale me chatouille le visage et je me blottis davantage sous la couette de la balancelle placée sur la petite terrasse du chalet. Le chant des oiseaux me sert toujours de réveil chaque matin. Une délicieuse mélodie qui m’extirpe de ma torpeur aussi doucement que l’on s’enfonce dans les limbes du sommeil un soir sans lune. Alors que je commence à m’agiter sur les coussins de la balancelle, je sens une odeur qui se distincte de toutes les odeurs. Elle se rapproche et je finis par identifier ce parfum grisant. Après m’être relevé d’un bond et malgré les bruits aigus que fait la balancelle qui tangue d’avant en arrière, je descends les trois marches qui me séparent de l’herbe humide de la clairière pour fixer avec méfiance et curiosité les bois devant moi. Après quelques minutes d’inactivité, une haute silhouette finit par surgir de l’ombre de la forêt, se détacher de sa petite cachette pour se distinguer sous la lumière du soleil qui parvenait à se faufiler entre les épais feuillus des saules. « Que fais-tu là Gabriel ?»Grognai-je tout en croisant les bras. Que faisait-il là et surtout, que voulait-il ? « Tout doux Lesthat, je ne te veux aucun mal » Malgré ses paroles sincères, je demeurai sur la défensive même si mon visage demeurait de marbre. « Je réitère ma question, que fais-tu ici ? » murmurai-je plus docilement. Mon ancien chef de meute vint s’asseoir sur un banc qui était posté là, à quelques mètres de mon chalet, avant de me regarder droit dans les yeux. « Une guerre est en cours de route…des vampires se sont mis en tête de nous déposséder de notre territoire…j’ai besoin de toi Lesthat. J’ai besoin de ton don qui nous est précieux. » Un silence finit par s’abattre autour de nous. Je n’en croyais pas mes oreilles… Comment Gabriel pouvait avoir le culot de venir me demander cela ? Je crois que mon expression en disait long sur mon état de pensée car en une fraction de secondes, Gabriel se retrouva à côté de moi et s’empara de mon poignet. . « Tu n’as pas le choix…n’oublie jamais que je suis et serai toujours ton chef. » Ses traits s’étaient durcis, tous comme les miens. D’un geste brusque, je rejetai sa main avant de m’écarter rapidement de ce corps qui avait déjà pris possession du mien bon nombre de fois. « Tu n’as pas aucun droit sur moi...va t’en avant que je ne m’énerve pour de bon. Je te hais, toi et toute la meute ! Pourquoi vous aiderai-je ! Pourquoi t’obstines tu à croire que j’oublierai un jour ce que vous avez fait par le passé ? JAMAIS ! Tu m’entends ? Jamais je n’oublierai, comme jamais je ne pardonnerai… » Etrangement, Gabriel ne répliqua pas. Il se tut, ne manifesta aucun signe de menace. Il se tut, tout simplement et alors que je me détournai de lui, je finis par entendre ses pas s’éloigner. Au fil des secondes, son odeur s’éteignit peu à peu de mon territoire et je n’entendis plus que le chant des oiseaux, le bruit de l’eau qui s’écoule du petit ruisseau non loin du chalet.
Dernière édition par Lesthat Pont Dulac le Dim 6 Nov - 18:58, édité 15 fois |
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