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| Sujet: Ainsi soit-il... Mar 6 Avr - 10:49 | |
| VON LOHENGRIN; Delilah | | XI Siècles
Carnivore | Landers
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« Amen » '' Sous le crépuscule d’un soir d’été, il me prend souvent l’envie d’aller contempler l’océan d’azur qui s’étend à perte de vue, tout près de la demeure où je vis. Voir les vagues se soulever au grès du vent pour venir se fracasser sur les falaises, raclant la roche calcaire avec férocité, me procure joie et inspiration. Je contemple ces tourbillons sauvages de mes prunelles makos, c'est à dire d'un bleu vert translucide transpercée par une pupille ovale noire. Mes longs cheveux noirs ondulent autour de mon visage hâlé de forme losangique. Un nouveau spectacle à étaler sur une toile. Et oui, la peinture est pour moi une véritable passion malgré les abjectes paroles de mon paternel à cet égard. Mais je me moque bel et bien des vouloirs de cet homme. J’obéis indifféremment à quelques un de ses ordres sans bien évidemment me soumettre à bon nombre de sesdésirs. Je scandale à ma manière mais je ne pourrais empêcher le mariage à venir. L'épouse qu'a choisi mon père est certes belle et épanouie, riche et intelligente mais malheureusement mon coeur est déjà épris de quelqu'un. Pas que le mariage s'effectue souvent par amour, d'ailleurs, on vous rirait au nez pour de telles proférations. Se marier par amour, quelle bêtise! Notre époque fonctionne ainsi où tout doit se régler pour tirer des profits, des avantages.
« Maître Iqus, votre père vous commande »
Cette voix douce et affectueuse à mon égard avec néanmoins une touche de distance qui dévoilait la différence de rang entre lui et moi, m’arracha un large sourire. Ce que j’aime entendre cette voix, ce timbre rauque et adulte qui me fait chavirer. Je sais qu’il m’est interdit de nourrir de pareils sentiments à son égard mais rien n’y fait, je suis un vilain garçon. Je désobéis aux lois érigées par mes ancêtres depuis les temps anciens dans ma famille. Sans avoir bougé d’un pouce, souhaitant ardemment qu’il m’oblige à le suivre, je sens ses mains puissantes se poser avec une infime douceur sur mes épaules droites et bien taillées. Alors je penche la tête en arrière pour voir le beau visage basané de mon domestique apparaître au-dessus de moi. Je lui lance un regard impérieux et malicieux, mes yeux pétillant d’animosité. Il me sourit et moi, emporté par une bouffée de désir incontesté, je lui dépose un chaste baiser sur ses lèvres redondantes. Trop bref mais si intense que je papillonne des yeux un instant. Abel enlace dès lors ses doigts dans les mains pour m’entraîner derrière lui et moi je ris à pleins poumons en marchant à sa suite, heureux de cette soirée.
« Delilah…calme toi »me souffla d’un ton tendre Abel. Rebel comme je suis, j’effleure la commissure de sa bouche de mes lèvres fines et rosâtres sans pour autant les toucher véritablement et, tel un oiseau libéré de sa age, je le devance joyeusement pour rejoindre la belle cité qu’est Rome, loin d’imaginer l’horreur qui m’attendrait entre les quatre murs. '' "Lord Von Lohengrin?"Je sursaute brusquement, troublé par cette voix grave qui avait surgie dans le tréfond de mes pensées, m'arrachant à ma douce torpeur. Après quelques secondes de réflexions où, confus, je cherchais mes repères, je finis pas comprendre l'endroit où je me trouvais. Berlin. Je soupire d'ennui en me rendant compte de l'identité de l'énergumène qui m'avait arraché si brutalement aux souvenirs de mon lointain passé. Assis dans l'un des somptueux fauteuils en cuir souple du grand salon au style baroque cependant décoré avec richesse -oui, j'aime le luxe - je le scrutais avec curiosité. "Dietrich, que me vaut cette présence soudaine?"murmurais-je d'une voix magnanime et envoûtante à l'encontre de l'humain qui, tout tendu, n'osait porter un regard vers moi. Je souris face à cette constation, dévoilant mes canines surdimensionnées par rapport aux restes de mes autres dents blanchâtres. Mm, d'ailleurs, j'ai un peu faim là maintenant mais écoutons d'abord ce bon vieux Dietrich. Qu'avait-il à me rapporter? Des informations intéressantes j'espère. "Sir Von Campfred est arrivé, my lord"Un frisson parcourut sauvagement ma colonne. Diable que je pouvais hair cet être! Quel mauvais vent l'amènais donc, à nouveau, dans ma demeure? Je retroussais mes lèvres, affichant une grimace à faire peur qui fit reculer l'humain. Mort à 18 ans, lui à 25 ans, il m'avait toujours considéré de haut, avec un regard dédaigneux. Je lui écorcherais bien les yeux à chaque envie qui m'éprenait, mais malheureusement, ce vampire m'est vital avec la position importante qu'il occupe au sein de la confrérie Gamma, organisation opposée à la confrérie Iqus, la mienne. Ces bouseux préparent quelque chose, mais quoi? Je repense encore au jour où j'ai repris les rennes de la confrérie, à la mort de mon détestable père, il y a de ça un millénaire. Au départ, uniquement constitué d'humains, cette confrérie s'était bien vite remplie d'êtres de nuit, comme moi. Nous sommes quoi, 20 membres à tout casser? 20 êtres douées d'une intelligence et d'un pouvoir inclassable sur les civilisations et ce, depuis des siècles. Nous scellons les plus grands secrets de ce monde qui, à chaque découverte, risquerait de bouleverser les peuples logeant sur cette bonne vieille planète. Chose que je ne souhaite ardemment pas, moi qui aime la stabilité et la quiètude. "Cher Von Lohengrin, quel plaisir de vous revoir!"chantonna faussement une voix cristalline non loin de moi. Je reste stoique face à l'arrivée de cet invité non désiré, le regard vide, la bouche étiré en un doux sourire qui m'était familier. Le vampire en question s'approcha un peu trop près au goût du Berlinois, la bouche du bâtard s'arrêtant à quelques millimètres de son oreille. "Liebe Delilah" Il se redressa de toute sa hauteur, me lançant un sourire mesquin et séducteur à la fois. Longtemps auparavant, j'avoue avoir succombé à ses avances, moi qui aime goûter à de nouvelles saveurs, mais cela remonte à trop loin pour que j'en tienne encore compte. Nous sommes maintenant comme chat et chien, impossible de s'entendre. Moi, magnanime, orgueilleux, fin stratège, patient et royalement intelligent. Lui, sournois, impatient, violent et hypocrite. Nos caractères divergent et se ressemblent. Ils s'affrontent à longueur de temps et bien vite je me lasse de cette querelle qui me fatigue plus que tout autre chose. Mais lui, mauvais joueur, souhaite un jour de pouvoir me dépasser, se placer au-dessus de moi, de ma puissance. Quel imbécile! Après tant de siècles à parcourir le monde, à combattre l'adversaire, à développer mes pouvoirs et surtout, à m'embellir caractériellement, il lui sera bien difficile de voir son rêve se réaliser. Tant de rêves qui aveuglent les gens, les bercent d'illusions. Je trouve cela lamentable. "Meir Enn...ta présence m'indispose toujours autant. Que veux-tu?"interrogeais-je d'une voix neutre. Je balançe ma tête sur le côté et pose mes doigts enlacés sur mes genoux croisés. Le froissement du cuir se fait entendre. J'aime porter ce tissu, son bruit, sa texture. Vêtu entièrement de cuir excepté mon tee-shirt, tout en noir, on me compare bien souvent à un démon. Ce n'est pas faux... Alors que j'écoute les informations de l'autre vampire défiler dans mon esprit, je sens mes mains se crisper. Ce pouilleux avait toujours l'art de m'apporter de biens mauvaises nouvelles. 5 minutes passent durant lesquelles je reste stoique, impartial. Il s'en va, disparaissant à l'embrasure d'une des lourdes portes de bois vernis. Peu de temps après, Dietrich vient à mon encontre pour me demander je ne sais quoi d'inintéressant. Je tremble de rage avant même qu'il ne m'adresse la parole. Il le voit, prend peur et fais quelques pas en arrière. Il a bien raison mais trop tard car déjà ma main s'égare dans en avant, arrachant tout se qui se trouve dans son passage dont la tête du malheureux. SQUIC. Le corps inerte retombe sur le sol, privé de sa tête. Oops, je me suis encore emporté! Mais ce bouseux de Meir Enn m'a encore mis en fureur. Il a un sacré don pour ça, moi qui ne suis pourtant nullement impulsif. Enfin, ce n'est qu'un humain de plus à jeter dans la fosse. Le sang macule peu à peu les dalles du salon. Quel gâchis! Je léchouille prestamment le liquide écarlate qui recouvre mes doigts et, désireux de chasser du bon gibier en cette douce soirée afin de, peut-être, me changer les idées, je fuis cet antique château, ces souvenirs impérissables de Rome et d'autres pays de jadis, pour m'évader discrètement dans les rues de Berlin, ville aux milles péchés. C'est pourtant lors de ces chasses que je ressasse ma transformation d'entemps, le massacre d'Abel commandité par mon père, ma prise du pouvoir au sein de la famille ainsi que mes incalculables périples dans ce monde. Pourquoi avoir choisi Berlin comme ville pour m'implanter? J'aime son histoire, les atrocités de son passé et pourquoi pas aussi son style baroque? La droiture, la discipline, l'ordre. Ces moeurs qui règnent dans ce pays, surtout depuis la fin de cette deuxième guerrie dîtes mondiale, me plaisent plutôt bien et voilà 240 ans que j'en apprécie l'ambiance. Ainsi soit-il, allons chasser la beauté! Oui, j'aime capturer des jolis minois dans mes filets, c'est mon petit péché. ~ ~ ~ '' Le cadavre ensanglanté d'Abel gisait au sol, inerte, les yeux perdus dans le vide. Debout à ses côtés, un homme à l'allure impérieuse tenait un couteau, un sourire satisfait aux lèvres. Il ordonna prestamment à ses domestiques de nettoyer ce petit massacre avant que son fils ne revienne de ses leçons de philosophie et quitta l'atrium en faisant tournoyer les pans de sa toge blanche derrière lui."Je cligne des yeux suite à ce flash back, ce souvenir amer qui me tords les tripes à chaque fois, cet instant qu'imaginait mon esprit suite aux rancontars d'un autre de mes anciens domestiques. La mort d'Abel fut suivit, je m'en souviens clairement pour avoir commis moi-même les faits, par la mort de mon père. Personne pour témoigner de ce meutre, personne pour m'accuser. Grâce au décès de mon paternel, j'aurais réussi à me hisser les grades suffisants pour régner sur la Rome tout entière si seulement un vampire ne m'avait pas mordu tout pile à mon 18ème printemps. Après cette transformation douloureuse et insoutenable, je dûs me retirer loin de ma ville natale, laissé à l'abandon par mon créateur, obligé de me maîtriser seul et d'apprendre les usages de cette nouvelle vie. Vous aurez remarquez que j'ai aussi changer de nom et ce, deux siècles après ma 'mort'. Je ne sais pas pourquoi j'ai attendu tant d'années pour ça, aller savoir...la lassitude? Enfin bref.. Je n'ai jamais vraiment été remis de la mort d'Abel, mon précieux Abel. Oh, j'ai connu joies et délices durant un millénaire, mais je n'arrive point à oublier le bonheur que me procurait ce domestique. En vérité, je n'ai pas vu son corps inerte en vrai, mais l'un de mes fidèles domestiques m'a rapidement rapporté l'acte immonde de mon père. La vengeance m'a permis de régler mes comptes avec ce pouilleux qui n'est plus qu'un tas d'os enseveli sous terre. Du haut de mon balcon, je contempler la ville à présent endormie, ressassant bien des souvenirs alors que mes doigts frôlent la croix catholique suspendue le long d'une chaîne en or accrochée à mon cou blanc. "Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, prends pitié de nous..."~~~ A long time ago... Au loin, le martèlement régulier de sabots se rapprochait peu à peu du château Von Lohengrin. Le cavalier, lui-même seigneurie du domaine, gravit la montagne qui le menait à l'entrée de son repère. Oui, c'est de moi que l'on parle. J'aurais pût parvenir bien plus rapidemment chez moi, au pas de course par exemple, mais j'ai toujours aimé la sensation que procure l'équitation. Tout ensanglanté, je pénétre dans ce château construit à l'an III par les français qui m'appartient désormais, laissant derrière moi un champ de bataille immonde et ragoûtant, au pied de la montagne. Corps décharnés de soldats Bretons. Je n'aime pas qu'on attaque impunément mon territoire et voilà ce qu'il en coûte. Aa, mes fidèles servants s'occuperaient de nettoyer ce carnage. Un sourire chargé de sadisme se forme à la commissure de mes lèvres. Oh oui, j'ai adoré leur arracher la vie mais j'essaye de modérer cette cruauté, cette violence qui est mienne. Prénom/Pseudonyme;; Chloé Âge;; 18 ans Fille ou Garçon;; Fille
Comment es-tu arrivé sur le forum ?;; By my twins (petite devinette ?) Qu''est ce qui t''a motivé à t''inscrire ?;; Ma soeur m'y a obligé ^^ (non sans rire, j'aime bien l'activité, l'histoire et l'ambiance du forum) Le forum sur une échelle de 10;; 10/10 Des suggestions pour l''améliorer ?;; Hum, na ^^
Avatar;; Shiki (surnom, connaît pas son vrai prénom) PV;; [] Oui [x] Non Code du règlement;; ok by Beely Exemple de post;; - Spoiler:
Ravalés goulument par une mer d’encre noire en approche, les derniers faisceaux projetaient leur lueur rougeoyante sur la région Parisienne. Ville fantastique relatant bien d’histoires aussi effroyables que magiques, malgré l’heure plutôt tardive, les rues étaient encore animées par cette journée de fête où maintes foules dansaient librement dans la capitale, buvant à grandes gorgées en chantant, criant à pleins poumons. Beuveries parfois pitoyables mais l’on peut dire que cette journée ne fut pas de tout repos. La soirée s’installait doucement, accompagné du crépuscule avenant. La brume du matin s’était dissipée voilà quelques heures, dégageant les rues de ses nuées gênantes, laissant comme seule trace de sa présence une certaine fraîcheur humide. Loin des cacophonies bruyantes qui hantaient encore certaines rues, aux alentours de l’église Saint Antoine, l’on pouvait entendre une voix innocente chanter joyeusement près du lieu Saint. Assise sur un petit muret en pierres anciennes, balançant ses jambes cachées sous une jupe rose ornée de fleurs blanches et rouges, une petite fille lançait un regard évasif sur la place publique où petits groupes de gentilshommes et femmes élégamment habillées se réunissaient pour converser. Elle quêta après quelque chose de ses grands yeux vert jades, mais quoi ?
« Abel, mon enfant, que fais-tu ici toute seule, à cette heure ? » Interrogea une voix rauque mais bienveillante qui fit tourner la tête de la concernée. Le joli brin bondissait sur les dalles mal organisées du sentier qui la menait jusqu’au prête Martin. Elle s’élança joyeusement dans ses bras en criant son nom, ravit de rencontrer son oncle.
« Oncle Martin, je voulais te voir »
La petite pouvait sentir l’arôme floral s’échapper du prêtre et huma cette odeur agréable, les yeux clos.
« Aaa, Abel, tes parents vont s’inquiéter ! Je viendrais à la maison ce soir, mais retournes vite avant de les inquiéter ! »
Une petite moue boudeuse s’installa sur le visage plein de vie de la jeune fille aux cheveux couleur miel. Elle aurait aimé rester avec lui en ces lieux calmes et reposants mais comme toujours, elle hocha de la tête, les yeux accrochés à ceux de l’adulte. Pourtant, elle ne bougea pas. Frère martin eût un petit rire en voyant l’attitude têtue de sa filleule à laquelle il dût donner une petite tape pour la faire bouger. La jeune Val d’Oise s’échappa de l’étreinte de son oncle, un large sourire aux lèvres, et courut sur le sentier en faisant virevolter les pans de sa jupe. Ses longs cheveux dorés ondulèrent derrière son dos alors qu’elle disparut au détour d’une avenue, laissant comme seule trace de son passage une odeur de jasmin flotter dans l’atmosphère. Le prête regarda l’endroit où, quelques secondes plus tôt, la petite fille avait disparut, puis laissa choir son regard vers l’horizon lointain où le soleil venait tout juste d’être englouti par le mouvement de la Terre. Les ténèbres dévoraient les pâles lueurs qui persistaient encore dans le ciel ébène où des myriades d’étoiles commencèrent peu à peu à scintiller de leur vif éclat. Un spectacle grandiose, un somptueux tableau à peindre pour tout artiste et que l’homme d’église contemplait chaque soir, les mains croisés derrière son dos.
Dernière édition par Delilah Von Lohengrin le Mer 7 Avr - 8:13, édité 39 fois |
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